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Pédiatres, psys ou enseignants, ils appellent à « éloigner les tablettes des enfants »

Tribune. Un groupe de spécialistes de l’enfance alerte sur les effets provoqués par l’utilisation des tablettes chez les tout-petits.

Publié le 08 septembre 2015 à 19h37, modifié le 23 septembre 2015 à 10h58 Temps de Lecture 6 min.

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En janvier 2013, l’Académie des sciences, dans son rapport « L’enfant et les écrans », exprimait un avis favorable concernant l’utilisation des tablettes par les jeunes enfants. Plus de soixante chercheurs avaient vivement réagi.

Malgré leurs protestations, force est de constater que cet objet dont les effets mériteraient d’être soigneusement étudiés se retrouve de plus en plus fréquemment dans les mains des bambins, que ce soit dans la sphère privée ou publique (crèche, école maternelle).

Des scientifiques apportent pourtant leur caution. « Jouer sur une tablette, c’est bon pour les ­bébés », affirme ainsi le professeur Olivier Houdé, chercheur en psychopédagogie.

Aujourd’hui, nous, psychologues, orthophonistes, psychiatres, pédiatres, enseignants, bibliothécaires, infirmières scolaires, chercheurs et parents, faisons le même constat que celui qui a été fait pour la télévision : la tablette cause de sérieux troubles chez l’enfant lorsqu’elle devient le principal outil de stimulation.

Nous observons que l’usage intensif de la tablette :

1 - augmente les troubles de l’attention ;

2 - retarde l’émergence du langage ;

3 - entrave la construction du principe de causalité et des premières notions de temps ;

4 - altère le développement de la motricité fine et globale ;

5 - nuit à une socialisation adaptée.

Ce constat, nous l’avons fait en comparant de nombreux enfants avec d’autres moins exposés, ou en étudiant des enfants dont la consommation a été réduite à la suite des limitations que nous prescrivons.

Des effets sur l’attention La tablette capte fortement l’attention involontaire : l’image, attrayante visuellement, rapidement changeante et accompagnée de sons, fascine l’enfant. Elle est une source d’excitation. La machine encourage constamment des pseudo-réussites, y compris dans les actions violentes. En captant l’attention de l’enfant, la tablette retarde l’émergence de compétences capitales telles qu’un langage riche, une sociabilité adaptée, une motricité harmonieuse. Elle vole le temps aux activités nécessaires à leur ­développement.

Des effets sur le langage De plus en plus d’enfants consultent pour des retards de langage. Et parmi eux, beaucoup ont l’écran comme principale source de stimulation. Cela procure une certaine tranquillité aux parents, mais c’est au détriment de l’interaction verbale, cruciale dans cette période de la vie et indispensable à l’acquisition du langage. Les programmes prétendument « interactifs » ne permettent pas l’échange propre à la communication humaine. Aucune machine ne permet de contact visuel ou de langage adressé à l’enfant. Or c’est l’attention qui lui est portée qui permettra à l’enfant de découvrir qu’il est quelqu’un. « J’ai appris à dire “Je” parce que l’on m’a dit “Tu” ».

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