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Le Tricodeur


Un projet de détournement de machines à tricoter pour produire des motifs générés avec du code.

thème

Tricot + code + data

année

2014—2015

Le Tricodeur explore la mise en relation de deux pratiques créatives liées entre elles par un héritage commun : le tricot et la programmation. Au XIXe siècle, le métier à tisser Jacquard est précurseur dans l’utilisation de cartes perforées pour encoder un motif. Il a ensuite inspiré la création du Analytical Engine, ancêtre des ordinateurs modernes et première machine capable de mémoriser et d’exécuter un algorithme dit algébrique. Son développement a d’ailleurs mené à l’informatique contemporaine.

(image: tricodeur-residence-large-1.jpg legende: Installation à l’association Sew & Laine en septembre 2014)

Le Tricodeur se base sur des techniques récentes de piratage de machines à tricoter électroniques (celle de Becky Stern notamment) et transforme des motifs générés par du code informatique en motifs de mailles, de manière à réunir à nouveau algorithmes programmés et tricot machine.

J’ai réalisé le Tricodeur en collaboration avec deux entités bordelaises : Sew & Laine, une association dédiée aux textiles et au fait-main et 2Roqs, un studio dont le travail tourne autour des technologies digitales créatives.

Les articles suivant parlent du Tricodeur :

Famille de caractère Tricofont créée par Émilie Coquard.

Le projet a démarré en septembre 2014 par une résidence d’une semaine au local de Sew & Laine à Bordeaux pour créer et réaliser le Tricodeur.

Du 10 au 12 octobre 2014, j’ai ensuite animé et encadré à Cap Sciences (à Bordeaux) un workshop ouvert au public proposant une initiation au code par le tricot et au tricot par le code. Un ensemble d’outils permettant de connecter mailles et pixels ont été développés pour l’occasion. Ci-dessous, les productions des participants du workshop.

L’enjeu de ce workshop était de créer des images d’abord sur écran puis de les tricoter en partant de jeux de données personnelles fournis par les participants eux-mêmes (profil Facebook ou Twitter, historique Google, échanges de SMS, podomètres, etc.). Les images, produites avec les contraintes du tricot, vont du figuratif à l’abstrait mais toujours en restant propres à leurs porteurs. Elles donnent à voir de manière poétique un aspect habituellement masqué de notre identité. Pour plus d’informations sur le workshop, rendez-vous sur http://pw.louiseveillard.com/2014-letricodeur/workshop/.

(image: tricodeur-large-2.jpg legende: Visualisation de l’activité d’un compte Twitter depuis sa création)

Un des outils préparé pour le workshop est un simulateur de maille pour Processing, permettant aux participants de tester leurs images en maille très rapidement. L’outil permet d’exporter ces images dans un format PNG, ou de les envoyer directement à la machine à tricoter si elle est branchée en USB.

Ci-dessous, le lieu du workshop à Cap Sciences et les participants : Charlotte, Guillaume, Harmony, Émilie et Alice. Julien Gachadoat du studio 2Roqs (qui a pris cette photo) a également aidé les participants dans leurs productions.

Productions du workshop. Tous les projets et explications sont sur letricodeur.com. Les codes à l’origine de ces images sont sur GitHub sous license libre CC BY-NC-SA. Ils peuvent être repris, modifiés et retricotés par d’autres et avec d’autres données, par exemple.

Le projet a été présenté par Sew & Laine à l’Hôtel de Ville de Bordeaux pour la Semaine Digitale 2014. Il a fait l’objet de deux ateliers publics d’1h30, dont un Spécial Sénior que j’ai encadré avec Manon Locteau et qui a permis à de nombreuses personnes jeunes et moins jeunes de (re)découvrir le tricot machine et de tester le Tricodeur.